Depuis le début de l’année 2025, la Tunisie enregistre un recul inédit du nombre d’accidents de la route, marquant une amélioration notable en matière de sécurité routière. Selon les dernières statistiques publiées, le nombre d’accidents entre le 1er janvier et le 17 avril 2025 a chuté de 25,04 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ce résultat, salué par les autorités et les spécialistes, suscite de nombreuses interrogations sur les causes de cette évolution et ses implications pour la société tunisienne.
Des chiffres en nette amélioration
En chiffres bruts, 1 305 accidents ont été recensés sur les routes tunisiennes depuis le début de l’année jusqu’au 17 avril, contre 1 741 incidents durant la même période en 202. Cette baisse significative s’accompagne d’une diminution du nombre de blessés, qui passe de 2 337 à 1 786, soit une réduction de 26,14 %. Le nombre de décès, bien que toujours préoccupant, enregistre également une légère baisse, passant de 329 à 313 victimes, soit une diminution de 4,86 %
Quelles explications à cette baisse ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette amélioration. D’abord, les campagnes de sensibilisation menées par les autorités et les ONG semblent porter leurs fruits. L’accent a été mis sur le respect du code de la route, la lutte contre l’excès de vitesse et la promotion du port de la ceinture de sécurité. Les contrôles policiers se sont également intensifiés, notamment lors des périodes à risque comme le Ramadan ou les vacances scolaires, périodes traditionnellement marquées par une hausse du trafic et des accidents
D’autre part, l’évolution du comportement des usagers de la route joue un rôle clé. Les statistiques montrent que l’inattention reste la principale cause des accidents, suivie par l’excès de vitesse. Toutefois, la prise de conscience collective et la multiplication des messages de prévention semblent avoir eu un impact positif sur la vigilance des conducteurs
Des défis qui persistent
Malgré ces progrès, le nombre de victimes reste élevé et appelle à la vigilance. Les autorités rappellent que chaque accident évité est une vie sauvée, mais que la route reste un espace à haut risque. Les efforts doivent se poursuivre, notamment en matière d’éducation routière, de modernisation des infrastructures et de renforcement des sanctions contre les infractions graves.
Il est également essentiel de cibler les causes récurrentes des accidents. L’inattention, qui représente plus de 40 % des incidents, doit être combattue par des campagnes spécifiques, notamment contre l’utilisation du téléphone au volant et la conduite sous l’emprise de la fatigue. L’excès de vitesse, responsable d’environ 15 % des accidents, nécessite une surveillance accrue et l’installation de radars intelligents sur les axes les plus dangereux
Une dynamique à consolider
La Tunisie semble amorcer un tournant décisif en matière de sécurité routière. La baisse des accidents, des blessés et des décès en ce début d’année 2025 est encourageante, mais elle ne doit pas masquer la nécessité de poursuivre les efforts. L’objectif affiché par les autorités est de réduire durablement le nombre de victimes sur les routes tunisiennes et de hisser le pays au rang des nations les plus sûres en la matière.
Les prochains mois seront déterminants pour confirmer cette tendance positive. La mobilisation de tous – conducteurs, piétons, pouvoirs publics et société civile – reste la clé pour transformer cette embellie statistique en un progrès durable et partagé. La route vers la sécurité est encore longue, mais la Tunisie a prouvé qu’elle pouvait avancer à grands pas.
