L’annonce de l’autorisation du médicament Leqembi sur le marché européen marque un tournant historique dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Selon la présidente de l’Association tunisienne de lutte contre la maladie d’Alzheimer, Afaf El Hammami, cette avancée facilitera grandement l’accès à ce traitement innovant pour les patients tunisiens, en simplifiant son introduction sur le marché local.
Leqembi : une percée thérapeutique attendue
Leqembi, dont le principe actif est le lecanemab, est le premier traitement autorisé en Europe capable de ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer à ses stades précoces. Il cible spécifiquement les troubles cognitifs légers et les premiers signes de la maladie, offrant ainsi une nouvelle perspective aux patients et à leurs familles. Les essais cliniques ont démontré une réduction moyenne de 27 % du déclin cognitif chez les personnes traitées pendant 18 mois, ce qui représente une avancée majeure pour une pathologie jusqu’ici sans solution thérapeutique efficace
Des conditions d’accès strictes pour garantir la sécurité
L’autorisation européenne ne signifie pas que Leqembi sera accessible à tous les patients atteints d’Alzheimer. Le traitement s’adresse uniquement aux personnes présentant des dépôts amyloïdes dans le cerveau et n’ayant qu’une seule ou aucune copie du gène ApoE4, un facteur de risque génétique. Cette restriction vise à limiter les risques d’effets secondaires graves, tels que des œdèmes cérébraux ou des hémorragies, observés chez certains patients lors des essais cliniques
L’administration du médicament se fera sous surveillance médicale stricte, avec un suivi régulier par imagerie cérébrale pour détecter rapidement d’éventuelles complications. Cette approche prudente reflète la volonté des autorités sanitaires européennes de maximiser les bénéfices tout en minimisant les risques pour les patients
Un accès facilité pour la Tunisie
L’obtention de l’autorisation de mise sur le marché européen est une étape décisive pour l’arrivée de Leqembi en Tunisie. En effet, la validation européenne ouvre la porte à une procédure d’enregistrement accélérée auprès des autorités tunisiennes, permettant ainsi d’espérer une disponibilité du traitement dans un avenir proche. Cette perspective est particulièrement importante pour les milliers de familles tunisiennes confrontées à la progression inexorable de la maladie d’Alzheimer.
La présidente de l’Association tunisienne de lutte contre la maladie d’Alzheimer souligne également l’importance de la mobilisation des associations et des professionnels de santé pour accompagner l’introduction de ce médicament et garantir un accès équitable aux patients éligibles.
Des défis à relever pour une prise en charge optimale
Si l’arrivée de Leqembi constitue une avancée majeure, plusieurs défis restent à relever. L’identification des patients pouvant bénéficier du traitement nécessitera un accès élargi aux examens de diagnostic avancés, tels que l’imagerie cérébrale et les tests génétiques. Par ailleurs, la formation des professionnels de santé à la prescription et au suivi du médicament sera cruciale pour assurer son bon usage et la sécurité des patients
Enfin, la question du coût et du remboursement du traitement devra être abordée pour éviter toute inégalité d’accès, notamment dans un contexte où la maladie d’Alzheimer touche un nombre croissant de personnes âgées en Tunisie.
Un nouvel espoir pour les familles tunisiennes
L’autorisation du Leqembi en Europe et sa future introduction en Tunisie représentent une lueur d’espoir pour les patients et leurs proches. Pour la première fois, il devient possible de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer et de préserver plus longtemps l’autonomie des personnes touchées. Cette avancée scientifique et médicale ouvre la voie à une nouvelle ère dans la prise en charge de cette pathologie, tout en rappelant l’importance de la prévention, du dépistage précoce et du soutien aux familles.