Lundi 21 avril 202, une date qui pourrait marquer un tournant décisif pour la santé bucco-dentaire en Tunisie. Sous la houlette du ministre de la Santé, Dr Mustapha Ferjani, une réunion stratégique s’est tenue à Tunis, réunissant les figures majeures du secteur dentaire, dont le doyen de la Faculté de Médecine Dentaire de Monastir, des spécialistes et des praticiens chevronnés. L’objectif affiché : renforcer et moderniser les services de soins dentaires sur l’ensemble du territoire national.
Un secteur en quête de renouveau
Le secteur dentaire tunisien fait face depuis plusieurs années à de nombreux défis. Les professionnels dénoncent régulièrement des inégalités criantes dans la répartition des dentistes et des équipements entre les régions, une surcharge de travail dans le public, ainsi que des salaires jugés insuffisants au regard des risques du métier. Les praticiens réclament une réforme profonde, portée par une vision stratégique et une volonté politique forte, afin de garantir à tous les citoyens un accès équitable à des soins de qualité.
Le ministre de la Santé a ainsi réaffirmé la nécessité d’une réhabilitation urgente du secteur, évoquant la création d’une direction centrale indépendante dédiée à la santé bucco-dentaire. Cette structure aurait pour mission d’élaborer des politiques nationales unifiées, d’assurer une meilleure répartition des ressources humaines et matérielles, de superviser la formation continue et de fixer des normes sanitaires rigoureuses. Une telle démarche vise à répondre aux attentes croissantes de la population et à aligner la Tunisie sur les standards internationaux en matière de santé orale.
Célébration et prospective à la Faculté de Monastir
La session de travail a également été l’occasion de célébrer le cinquantième anniversaire de la Faculté de Médecine Dentaire de Monastir, institution phare dans la formation des dentistes tunisiens. Cette commémoration a permis de mettre en lumière les avancées scientifiques et pédagogiques réalisées au fil des décennies, tout en soulignant l’importance de la recherche et de l’innovation pour accompagner les évolutions du métier.
Les discussions ont porté sur l’actualisation des programmes scientifiques, l’intégration des nouvelles technologies et la nécessité de renforcer les liens entre la formation universitaire et la pratique sur le terrain. Les participants ont insisté sur l’importance de la formation continue, notamment face à l’émergence de techniques innovantes et à l’évolution rapide des attentes des patients.
Vers une équité régionale et une modernisation des équipements
L’un des axes majeurs de la réforme annoncée concerne la réduction des disparités régionales. De nombreux Tunisiens vivant dans les zones rurales ou éloignées peinent encore à accéder à des soins dentaires spécialisés. Le ministère de la Santé entend donc investir dans la création et la modernisation de centres dentaires régionaux, dotés d’équipements de pointe et de personnel qualifié. L’objectif : garantir un accès équitable aux soins, partout sur le territoire, et lutter contre les inégalités de santé.
Des projets pilotes d’extension de services dentaires modernes ont déjà vu le jour dans certains hôpitaux régionaux, équipés de fauteuils dentaires à la fine pointe de la technologie. Ces initiatives devraient être généralisées dans les mois à venir, avec un accompagnement spécifique pour le recrutement et la formation du personnel.
Un secteur attractif, entre expertise locale et ouverture internationale
La Tunisie s’est imposée ces dernières années comme une destination de choix pour le tourisme dentaire, grâce à la compétence reconnue de ses praticiens et à la qualité de ses infrastructures. Les cliniques tunisiennes offrent une gamme complète de soins, du simple blanchiment à la chirurgie maxillo-faciale, à des tarifs compétitifs. Cette dynamique, soutenue par une politique d’encouragement à l’investissement, contribue à l’attractivité du secteur et à la montée en gamme des prestations proposées.
Le ministre de la Santé a souligné l’importance de maintenir ce niveau d’excellence, tout en veillant à ce que l’ensemble de la population tunisienne puisse bénéficier des avancées médicales et technologiques. Il a également insisté sur le rôle central de la prévention et de l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire, dès le plus jeune âge, pour réduire la prévalence des maladies dentaires et améliorer la santé globale des Tunisiens.
Un engagement fort pour l’avenir
La réunion du 21 avril 2025 marque ainsi le lancement d’un vaste chantier de modernisation du secteur dentaire tunisien. Entre renforcement des structures, amélioration des conditions de travail, lutte contre les inégalités et promotion de l’innovation, le ministère de la Santé affiche une volonté claire : faire de la santé bucco-dentaire une priorité nationale et garantir à chaque citoyen un sourire en pleine santé.