La Tunisie s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la valorisation de son patrimoine culinaire en visant l’inscription de la « besissa » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Ce plat ancestral, symbole d’identité et de convivialité, pourrait bientôt rejoindre les rangs des traditions tunisiennes reconnues mondialement, à l’instar du couscous et de la harissa.
Une démarche portée par la société civile locale
C’est la dynamique Association de Sauvegarde de la Ville de Lamta, dans le gouvernorat de Monastir, qui est à l’initiative de cette démarche. Elle prévoit de tenir une conférence de presse le mardi 22 avril, au siège de l’Organisation tunisienne pour l’éducation et la famille à Tunis, afin de dévoiler les détails de la vingt-quatrième édition du Festival du Patrimoine Alimentaire de Lamta. Ce rendez-vous annuel, devenu incontournable pour les amateurs de gastronomie et les défenseurs du patrimoine, sera cette année marqué par l’annonce officielle du projet de candidature de la besissa à l’UNESCO.
La besissa : un héritage culinaire millénaire
La besissa, mélange subtil de céréales grillées, de légumineuses et d’épices, est bien plus qu’un simple aliment pour les Tunisiens. Consommée depuis l’Antiquité, elle accompagne les moments forts de la vie familiale et sociale : fêtes religieuses, mariages, naissances ou encore périodes de jeûne. Préparée avec soin par les femmes, la besissa incarne le savoir-faire transmis de génération en génération, la solidarité communautaire et la valorisation des produits du terroir.
Sa préparation, qui varie selon les régions, fait appel à des techniques précises : sélection des grains, torréfaction, mouture, mélange avec des épices locales et parfois des fruits secs. Ce rituel culinaire, souvent collectif, est un véritable acte de préservation de la mémoire vivante tunisienne.
Un enjeu de reconnaissance et de sauvegarde
L’inscription de la besissa au patrimoine immatériel de l’UNESCO serait une reconnaissance internationale du génie culinaire tunisien et de la richesse de ses traditions. Elle permettrait également de sensibiliser les jeunes générations à l’importance de préserver ce savoir-faire, menacé par la mondialisation et l’évolution des modes de consommation.
La Tunisie, déjà engagée dans la sauvegarde de plusieurs éléments de son patrimoine immatériel, poursuit ainsi sa stratégie de valorisation de la diversité culturelle. Après la harissa, le couscous, la poterie de Sejnane ou encore la pêche à la charfiya des îles Kerkennah, la besissa pourrait être le prochain ambassadeur du patrimoine tunisien sur la scène internationale.
Le Festival du Patrimoine Alimentaire de Lamta : un tremplin pour la besissa
Le Festival du Patrimoine Alimentaire de Lamta, qui en est à sa vingt-quatrième édition, joue un rôle central dans la promotion de la besissa. Chaque année, il réunit des artisans, des chefs, des chercheurs et des passionnés autour d’ateliers, de démonstrations et de dégustations. Ce festival est l’occasion de découvrir la diversité des recettes de besissa, d’échanger sur les techniques de préparation et de réfléchir aux moyens de transmission de ce patrimoine culinaire.
L’édition de cette année s’annonce particulièrement riche, avec la participation de délégations venues de différentes régions du pays et la présence de personnalités du monde culturel et gastronomique. Les organisateurs espèrent ainsi mobiliser un large soutien autour de la candidature de la besissa à l’UNESCO.
Un patrimoine culinaire au service du développement local
Au-delà de la reconnaissance symbolique, l’inscription de la besissa au patrimoine immatériel de l’UNESCO pourrait avoir un impact concret sur le développement local. Elle contribuerait à dynamiser l’agriculture traditionnelle, à encourager la production de céréales et de légumineuses locales, et à soutenir l’artisanat alimentaire. Elle renforcerait également l’attractivité touristique de la région de Lamta et de la Tunisie en général, en offrant aux visiteurs une expérience authentique et immersive.
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