Le système de la carte orange d’assurance automobile, instauré en 1975 à Tunis, s’apprête à franchir un cap historique. Selon les prévisions du secrétaire général de l’Union générale des assureurs arabes, Chakib Abouzaid, le nombre de cartes orange distribuées dans les pays arabes devrait atteindre cinq millions à l’horizon 2030, contre seulement trois mille actuellement. Cette progression spectaculaire illustre la montée en puissance de ce dispositif, devenu un pilier de la mobilité et de la sécurité routière dans la région
Un outil clé pour la circulation interarabe
La carte orange permet aux automobilistes de circuler librement entre les vingt pays signataires de la convention, tout en bénéficiant d’une couverture d’assurance reconnue et harmonisée. Inspirée du modèle européen de la carte verte, elle vise à faciliter les échanges commerciaux, le tourisme et la mobilité des personnes à travers les frontières arabes. Chaque carte constitue la preuve de l’assurance obligatoire de la responsabilité civile, garantissant une protection en cas d’accident lors de déplacements transfrontaliers
Une croissance portée par l’essor des échanges régionaux
La forte augmentation attendue du nombre de cartes orange s’explique principalement par la croissance des échanges commerciaux et des déplacements entre les pays arabes. Le développement des infrastructures routières, l’intensification des relations économiques et la volonté politique de renforcer l’intégration régionale contribuent à rendre ce dispositif de plus en plus attractif. Les autorités insistent sur l’importance de poursuivre la distribution de la carte orange, même dans un contexte géopolitique parfois complexe, afin de garantir la sécurité des usagers et la protection des victimes d’accidents
La digitalisation, un levier de modernisation
L’un des atouts majeurs du système réside dans sa capacité à évoluer avec son temps. Depuis 2022, la carte orange est disponible en format électronique, dotée d’un QR code permettant une vérification rapide et fiable aux frontières Cette innovation, qui devance même la carte verte européenne en matière de numérisation, vise à simplifier les procédures, à lutter contre la falsification et à accélérer le traitement des sinistres. Un nouvel accord signé entre les bureaux arabes lors de la célébration du 50e anniversaire du système vient renforcer cette dynamique de modernisation et d’adaptation aux évolutions technologiques
Des mesures pour améliorer l’efficacité et la confiance
Au-delà de la digitalisation, les autorités travaillent à l’amélioration des procédures d’indemnisation pour les victimes d’accidents. L’objectif est de rendre le système plus efficace, plus transparent et plus réactif, afin de renforcer la confiance des usagers et d’encourager une adoption massive de la carte orange. La coopération entre les bureaux unifiés régionaux, la formation des agents et la sensibilisation des automobilistes figurent parmi les priorités pour accompagner cette montée en puissance
Un enjeu stratégique pour la région
La perspective d’atteindre cinq millions de cartes orange en circulation d’ici 2030 marque une étape décisive dans l’histoire de l’assurance automobile interarabe. Ce dispositif, qui fête cette année son cinquantième anniversaire, s’impose comme un moteur de l’intégration régionale, de la sécurité routière et du développement économique. Sa réussite dépendra de la capacité des pays membres à poursuivre les efforts de modernisation, à renforcer la coopération et à adapter le système aux besoins d’une société en pleine mutation.
La carte orange s’affirme ainsi comme un symbole de l’unité et de la mobilité dans le monde arabe, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives pour les automobilistes, les assureurs et l’ensemble des acteurs économiques de la région.