Lundi matin, la ville de Bizerte s’est réveillée sous le signe de l’urgence et de la prudence. Les autorités locales ont procédé à l’évacuation complète du marché central, situé en plein cœur de la ville, suite à une décision judiciaire rendue obligatoire. Cette mesure, prise à l’aube, vise à prévenir tout risque d’effondrement des fondations du bâtiment, dont la vétusté avancée représente une menace directe pour la sécurité des commerçants, des clients et des passants.
Une décision fondée sur des expertises techniques alarmantes
La décision d’évacuer le marché central n’a pas été prise à la légère. Elle repose sur des expertises techniques approfondies, validées par la justice, qui ont conclu à la dégradation extrême de la structure du bâtiment. Selon le rapport d’expertise, les fondations sont si fragilisées qu’un effondrement pourrait survenir à tout moment, sans aucun avertissement préalable. Cette situation critique a poussé les autorités à agir rapidement afin d’éviter une catastrophe humaine et matérielle
Des procédures légales scrupuleusement respectées
Avant de mettre en œuvre l’évacuation, toutes les procédures légales ont été respectées. Des réunions ont été organisées entre la municipalité, les représentants des commerçants, les instances professionnelles et le gouverneur de Bizerte. Ces rencontres avaient pour but d’expliquer les raisons de la décision et d’informer les parties concernées de leur droit de recours. Malgré les appels déposés par certains commerçants, la justice a confirmé la nécessité d’une évacuation immédiate, rendant la décision irrévocable
Un dispositif logistique pour accompagner les commerçants
L’opération d’évacuation s’est déroulée dans le calme, sous la supervision du gouverneur, des forces de l’ordre et d’une équipe municipale dédiée. Un dispositif logistique a été mis en place pour faciliter le transfert des marchandises et des équipements des commerçants. L’objectif : minimiser l’impact de cette fermeture soudaine sur l’activité économique locale et garantir la sécurité de tous.
Des solutions temporaires et un avenir incertain
Face à l’urgence, les autorités ont proposé des solutions temporaires pour permettre aux commerçants de poursuivre leur activité. Plusieurs marchés de la région, dont Salah Eddine Bouchoucha, la Marina et Jarzouna, ont été désignés pour accueillir provisoirement les vendeurs du marché central. Toutefois, cette relocalisation ne fait pas l’unanimité. De nombreux commerçants expriment leur inquiétude quant à la pérennité de leur activité et regrettent que la décision ait été prise sans envisager une restauration progressive du site historique
Un projet de reconstruction à l’étude
La municipalité de Bizerte a annoncé l’allocation de fonds pour l’année 2025 afin de lancer les études préliminaires en vue de la réhabilitation du marché central. Un engagement officiel a été pris pour garantir aux commerçants évacués une priorité d’accès aux nouveaux locaux dès la reconstruction achevée. Cette perspective apporte un certain soulagement, mais de nombreuses questions subsistent quant aux délais de réalisation et à la capacité des solutions transitoires à répondre aux besoins des professionnels et des habitants du centre-ville
Un symbole urbain en péril
Le marché central de Bizerte n’est pas qu’un simple espace commercial. Il constitue un véritable symbole de la vie urbaine et de l’identité locale. Sa fermeture, même temporaire, bouleverse le quotidien de centaines de familles et modifie l’équilibre du centre-ville. Les autorités sont désormais face à un double défi : assurer la sécurité publique tout en préservant le tissu économique et social qui fait la richesse de Bizerte.
Les prochaines étapes sous haute surveillance
La reconstruction du marché central s’annonce comme un chantier prioritaire pour la municipalité en 202. En attendant, l’ensemble des parties prenantes – commerçants, clients, riverains et autorités – restent mobilisés pour suivre l’évolution de la situation et veiller à ce que les engagements pris soient tenus. L’avenir du marché central de Bizerte, entre urgence sécuritaire et nécessité de préservation patrimoniale, sera sans doute l’un des dossiers urbains les plus suivis de l’année à venir.