La disparition d’« El Loco » : Hugo Gatti, le gardien de but qui a marqué l’histoire du football argentin

La disparition d’« El Loco » : Hugo Gatti, le gardien de but qui a marqué l’histoire du football argentin

Le monde du football argentin est en deuil après la disparition, dimanche 20 avril 202, d’Hugo Orlando Gatti, surnommé « El Loco », à l’âge de 80 ans. Véritable légende du ballon rond, Gatti laisse derrière lui une empreinte indélébile, tant par son style de jeu révolutionnaire que par sa personnalité excentrique, qui a fasciné des générations de supporters et inspiré de nombreux gardiens à travers le monde.

Un parcours hors normes, une carrière jalonnée de records

Né le 19 août 1944 à Carlos Tejedor, Hugo Gatti a débuté sa carrière professionnelle en 1962 au CA Atlanta, avant de défendre les couleurs de clubs mythiques comme River Plate, Gimnasia La Plata, CA Unión et surtout Boca Juniors, où il a écrit les plus belles pages de son histoire. Il détient le record du nombre de matches disputés en première division argentine, avec 765 rencontres entre 1962 et 198, un exploit qui témoigne de sa longévité et de sa régularité au plus haut niveau

Mais Gatti, c’est aussi un recordman des penalties arrêtés, avec 26 parades dans cet exercice, un record qu’il partage avec son rival Ubaldo Fillol. Sa carrière internationale, bien que discrète, compte 18 sélections avec l’équipe d’Argentine entre 1967 et 1. Il n’a toutefois pas eu la chance de participer à une Coupe du monde, ayant été écarté du groupe avant les éditions de 1974 et 197, cette dernière remportée par l’Albiceleste à domicile

Un style unique et une personnalité inoubliable

Surnommé « El Loco » pour son audace et son tempérament hors du commun, Hugo Gatti a révolutionné le poste de gardien de but. Précurseur, il n’hésitait pas à quitter sa ligne pour anticiper les actions adverses, se muant en véritable libéro et participant activement au jeu de son équipe. Son style spectaculaire, fait de relances audacieuses au pied, de sorties aériennes et de gestes techniques parfois risqués, a fait de lui un joueur à part, souvent admiré mais parfois critiqué pour sa prise de risques

Sa popularité auprès des supporters de Boca Juniors, où il a évolué de 1976 à 198, est immense. Avec les « Xeneize », il a remporté trois titres de champion d’Argentine, deux Copa Libertadores (197, 1978) et une Coupe intercontinentale (1978), contribuant à forger la légende du club et à écrire quelques-unes des plus belles pages de son histoire

Des dernières années marquées par la maladie

Hospitalisé depuis plus de deux mois à Buenos Aires à la suite d’une fracture du bassin, Hugo Gatti avait vu son état de santé se détériorer, souffrant d’une pneumonie et d’insuffisances cardiaque et rénale. Placé en coma artificiel, il a finalement quitté ce monde après l’arrêt des appareils de réanimation, entouré de ses proches venus lui rendre un dernier hommage

L’héritage d’une légende

Au-delà de ses exploits sportifs, Gatti restera dans les mémoires comme l’un des pionniers du poste de gardien moderne, inspirant de nombreux portiers par sa vision du jeu et sa capacité à repousser les limites de son rôle. Sa disparition laisse un vide immense dans le cœur des amateurs de football, en Argentine et bien au-delà.

Le football argentin perd l’un de ses plus grands ambassadeurs, mais la légende d’« El Loco » continuera de vivre à travers les souvenirs de ses exploits, la passion qu’il a suscitée et l’inspiration qu’il a offerte à toute une génération de joueurs et de fans.

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