L’annonce a fait l’effet d’un séisme dans le monde du football : l’Arabie Saoudite, déjà désignée pays hôte de la Coupe du Monde 20, se dit ouverte à organiser la compétition avec 64 sélections nationales, si la FIFA valide ce scénario inédit. Une perspective qui bouleverse les codes du plus grand événement sportif planétaire et qui suscite à la fois enthousiasme et interrogations.
Une candidature unique et une stratégie d’influence
Le 11 décembre 202, la FIFA a officialisé l’attribution de la Coupe du Monde 2034 à l’Arabie Saoudite, seule candidate après le retrait de l’Australie et d’autres prétendants potentiels. Cette victoire sans concurrence s’inscrit dans une stratégie de soft power bien orchestrée par le royaume, désireux d’asseoir son influence sur la scène sportive internationale. Après la Formule 1 et les Jeux asiatiques d’hiver 20, le football devient le nouveau levier d’image pour Riyad, qui ambitionne de se positionner comme une superpuissance du sport mondial.
Vers une Coupe du Monde à 64 équipes ?
Jusqu’à présent, la Coupe du Monde 20, organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique, marquera déjà une première historique avec 48 équipes au lieu des 32 habituelles. Mais la FIFA étudie désormais la possibilité d’aller encore plus loin dès 2030 ou 20, avec un tournoi à 64 équipes. La proposition, évoquée lors d’une réunion du Conseil de la FIFA, vise à rendre la compétition plus inclusive et à célébrer le centenaire du tournoi avec un format élargi. Si cette réforme est adoptée, l’édition saoudienne pourrait devenir la plus vaste jamais organisée, impliquant des centaines de joueurs supplémentaires et une logistique colossale.
Le ministre saoudien des Sports, le prince Abdelaziz ben Turki Al-Faisal, a affirmé que le royaume serait prêt à relever ce défi. Il a souligné la capacité d’accueil du pays, déjà éprouvée lors des grands rassemblements religieux à La Mecque, et la volonté de construire ou de rénover 15 stades d’ici 20. « Nous sommes prêts, ou nous le serons, si telle est la décision de la FIFA et si cela sert l’intérêt général du football », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse.
Défis logistiques et enjeux sociaux
Organiser une Coupe du Monde avec 64 équipes représente un défi sans précédent. Il s’agira d’accueillir des délégations venues du monde entier, de garantir des infrastructures modernes et de répondre aux exigences sanitaires et sécuritaires. L’Arabie Saoudite mise sur son expérience dans la gestion de flux massifs de pèlerins pour rassurer les observateurs.
Mais la désignation du royaume comme hôte du Mondial 2034 ne fait pas l’unanimité. Plusieurs ONG et associations de supporters ont exprimé leurs inquiétudes, pointant du doigt les questions de droits humains, la condition des travailleurs migrants et les discriminations envers certaines communautés. Le gouvernement saoudien, de son côté, affirme avoir engagé des réformes, notamment l’abolition du système de la kafala et l’amélioration du droit du travail, tout en promettant que la sécurité des ouvriers reste une priorité absolue.
Un tournant pour le football mondial
Si la FIFA valide l’extension à 64 équipes, la Coupe du Monde 2034 en Arabie Saoudite pourrait marquer un tournant dans l’histoire du football. Plus de nations participantes, une visibilité accrue pour des sélections émergentes, mais aussi un calendrier surchargé et des enjeux économiques et sociaux majeurs.
Le débat est lancé : faut-il privilégier l’universalité et l’ouverture, au risque de diluer la compétition, ou préserver un format plus restreint et élitiste ? Quoi qu’il en soit, l’édition 2034 s’annonce déjà comme l’une des plus surveillées et controversées de l’histoire du sport roi, entre ambitions géopolitiques, défis organisationnels et aspirations à un football plus inclusif.