Le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, a récemment apporté des éclaircissements majeurs devant le Parlement concernant la révision de la loi sur les collectivités locales et la décision d’abroger le corps de la police environnementale. Cette annonce, qui suscite de nombreuses interrogations chez les élus locaux comme chez les citoyens, s’inscrit dans une démarche de réforme plus large de la gouvernance territoriale et de la gestion urbaine.
Une réforme profonde de la gouvernance locale
Le ministère de l’Intérieur travaille actuellement à une refonte de la « Moujalla des collectivités locales », un texte fondamental qui encadre l’organisation, les compétences et les missions des municipalités à travers tout le pays. L’objectif affiché est de clarifier les responsabilités, de renforcer l’efficacité des services municipaux et d’adapter la législation aux nouveaux défis urbains, notamment en matière d’aménagement du territoire et de gestion des déchets.
Parmi les points abordés par Khaled Nouri figure la question délicate de la planification urbaine. Le ministre a souligné la nécessité d’une meilleure coordination entre les différents acteurs impliqués dans l’élaboration des plans d’aménagement, afin d’assurer un développement harmonieux des villes et de répondre aux besoins croissants des populations.
La fin du corps de la police environnementale : quelles conséquences ?
La suppression du corps de la police environnementale, décidée par le gouvernement, ne signifie pas pour autant l’abandon des missions de contrôle et de préservation de l’environnement urbain. Le ministre a tenu à rassurer : les municipalités continueront d’assumer pleinement leurs responsabilités en matière d’hygiène, de propreté et de gestion des déchets. Les agents municipaux assermentés seront désormais habilités à faire respecter la réglementation, avec la possibilité de solliciter l’appui de la force publique si nécessaire
Cette restructuration vise à rationaliser l’action publique et à éviter les chevauchements de compétences entre les différents corps intervenant sur le terrain. Le ministère de l’Intérieur prendra en charge la formation et l’habilitation des agents municipaux concernés, afin de garantir la continuité et l’efficacité des missions de contrôle environnemental
Un contexte de réformes et de modernisation
Cette évolution s’inscrit dans un contexte plus large de réforme administrative et de modernisation des services publics. Le gouvernement entend ainsi renforcer la capacité d’action des collectivités locales, tout en veillant à une meilleure utilisation des ressources humaines et financières. La suppression du corps spécifique de la police environnementale s’accompagne d’une volonté de responsabiliser davantage les municipalités, qui devront s’adapter et innover pour répondre aux attentes des citoyens en matière de cadre de vie et de propreté urbaine.
Le ministre de l’Intérieur a également insisté sur l’importance de la sensibilisation et de l’implication des citoyens dans la préservation de l’environnement. La réussite de cette transition dépendra en grande partie de la mobilisation collective et du respect des règles d’hygiène et de gestion des déchets à l’échelle locale.
Des interrogations et des attentes
Si la réforme vise à simplifier et à clarifier l’action publique, elle soulève néanmoins des questions sur la capacité des municipalités à faire face seules à la prolifération des déchets et aux incivilités. Certains élus locaux craignent un affaiblissement des moyens de contrôle, tandis que d’autres y voient une opportunité de repenser l’organisation des services municipaux et de renforcer la proximité avec les administrés.
Les prochaines étapes consisteront à finaliser la révision de la loi sur les collectivités locales et à accompagner les municipalités dans la mise en œuvre des nouvelles dispositions. Les citoyens, quant à eux, attendent des résultats concrets en matière de propreté, de gestion des espaces publics et de qualité de vie.
La suppression du corps de la police environnementale marque ainsi une nouvelle étape dans la réforme de la gouvernance locale, avec pour enjeu principal de garantir une administration plus efficace, plus responsable et plus proche des besoins réels des Tunisiens.