Licenciements abusifs et sous-traitance interdite : l’alerte de Zeina Jeballah sur les droits bafoués des travailleurs

Licenciements abusifs et sous-traitance interdite : l’alerte de Zeina Jeballah sur les droits bafoués des travailleurs

La question du respect des droits des travailleurs en Tunisie connaît un nouveau rebondissement. Zeina Jeballah, figure syndicale engagée, tire la sonnette d’alarme : plusieurs entreprises auraient procédé à des licenciements abusifs de salariés, en totale infraction avec la législation en vigueur interdisant la sous-traitance de main-d’œuvre. Cette situation met en lumière les défis persistants liés à la précarité de l’emploi et à la protection des salariés dans le secteur privé.

La fin de la sous-traitance : un tournant législatif majeur

Depuis l’entrée en vigueur de la récente réforme du Code du travail, la sous-traitance de main-d’œuvre – pratique qui permettait à des entreprises d’employer du personnel sans contrat direct – est désormais interdite. Cette réforme impose que tout salarié soit lié directement par un contrat de travail avec l’entreprise bénéficiaire, sauf dans des cas exceptionnels clairement définis par la loi, tels que le remplacement temporaire ou les activités saisonnières. L’objectif affiché est de mettre fin à la précarité et d’assurer une stabilité professionnelle accrue aux travailleurs concernés.

Des licenciements en violation de la loi

Malgré ce cadre légal renforcé, Zeina Jeballah dénonce que de nombreuses sociétés persistent à contourner la loi en licenciant de façon arbitraire des employés issus de la sous-traitance. Ces licenciements, qualifiés d’abusifs, interviennent alors même que la législation prévoit l’intégration automatique des travailleurs sous-traités dans l’effectif de l’entreprise bénéficiaire, avec reconnaissance de leur ancienneté et droits associés. En cas de rupture de contrat après cette intégration, les salariés ont droit à une indemnité conséquente, calculée sur la base de deux mois de salaire par année d’ancienneté, avec un minimum de quatre mois.

Des sanctions prévues pour les entreprises contrevenantes

La réforme du Code du travail prévoit également des sanctions financières pour les entreprises qui ne respectent pas ces nouvelles obligations. Les contrevenants s’exposent à des amendes significatives et à l’obligation de régulariser la situation des salariés concernés dans un délai maximal de trois mois. Cette mesure vise à responsabiliser les employeurs et à garantir l’application effective de la loi, tout en protégeant les travailleurs contre les licenciements injustifiés.

Un enjeu social et économique de taille

La dénonciation de Zeina Jeballah intervient dans un contexte où la stabilité de l’emploi et la lutte contre la précarisation du travail sont devenues des priorités nationales. La suppression de la sous-traitance, longtemps critiquée pour ses dérives, vise à instaurer un climat de confiance et de sécurité pour les salariés. Toutefois, la multiplication des licenciements abusifs met en péril l’esprit de la réforme et soulève des interrogations sur la capacité des autorités à faire respecter la législation.

**Vers une mobilisation syndicale accrue ?**

Face à ces violations répétées, les syndicats pourraient intensifier leur mobilisation pour défendre les

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