Les récentes condamnations prononcées contre des figures de l’opposition tunisienne dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État » continuent de susciter une onde de choc sur la scène politique nationale. Imed Khemiri, dirigeant du mouvement Ennahdha et ancien député du parlement dissous, a livré un premier commentaire cinglant sur ces verdicts, dénonçant leur sévérité et leur portée politique.
Des peines inédites et un procès controversé
Dans ce procès retentissant, près de quarante accusés, parmi lesquels des opposants politiques, des avocats, des journalistes et des membres de la société civile, ont été condamnés à des peines allant de treize à soixante-six ans de prison. Ce verdict, tombé à l’aube, a été qualifié par de nombreux observateurs de « tragédie judiciaire » et de « mascarade ». Les audiences se sont déroulées sous haute surveillance, sans la présence de la presse internationale ni des organisations de défense des droits humains, ce qui a renforcé le climat de suspicion autour de la procédure judiciaire
Les avocats de la défense ont dénoncé une violation flagrante des droits des accusés, soulignant l’absence de réquisitoire et de plaidoirie, tandis que certains détenus ont entamé une grève de la faim pour protester contre le refus de comparution physique devant le tribunal. Les familles des prisonniers politiques ont, de leur côté, parlé d’une « pièce de théâtre médiocre », estimant que le procès visait avant tout à affaiblir l’opposition au président Kaïs Saïed
**Le commentaire d’Imed Khemiri : « Le pouvoir veut criminaliser l’action politique »**
Dans une publication sur sa page officielle, Imed Khemiri n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié ces condamnations de « lourdes peines politiques » infligées à des citoyens tunisiens issus de divers courants, dont le point commun est leur opposition au pouvoir en place et leur engagement pour un système démocratique respectueux de la Constitution et de l’indépendance de la justice.
Selon Khemiri, « le régime a perdu la raison, il passe à la vitesse supérieure et cherche à envoyer un message clair : l’action politique est désormais un crime ». Il estime que le pouvoir actuel veut faire comprendre qu’aucune opposition ne sera tolérée et que toute contestation sera réprimée avec la plus grande fermeté. Il rappelle cependant que cette méthode a été utilisée par d’autres régimes autoritaires dans l’histoire du pays et ailleurs, sans jamais empêcher les peuples de revendiquer leurs droits par des moyens pacifiques et civils
Khemiri conclut son message par un appel à la solidarité avec tous les détenus politiques et à la poursuite du combat pour une Tunisie libre, sans injustice ni autoritarisme. Il affirme avec conviction que « la liberté viendra, il n’y a aucun doute là