Un orage d’une rare intensité a frappé la région du Kef dans la soirée du dimanche 20 avril 2025, provoquant des dégâts considérables sur les terres agricoles. En quelques minutes, des trombes d’eau mêlées à des chutes massives de grêle se sont abattues sur plusieurs localités du gouvernorat, laissant derrière elles un paysage de désolation pour de nombreux agriculteurs.
Un épisode météorologique violent et soudain
Alors que la journée avait débuté sous un ciel partiellement nuageux, la situation s’est rapidement dégradée en fin d’après-midi. Des cellules orageuses actives ont traversé le nord-ouest du pays, accompagnées de pluies abondantes et de vents violents atteignant parfois plus de 80 km/h. Mais c’est surtout la grêle, tombée par endroits en grande quantité, qui a causé les plus lourds préjudices aux cultures du Kef et de ses environs
Selon les premières constatations, les averses de grêle ont touché de plein fouet les grandes exploitations céréalières ainsi que les vergers d’arbres fruitiers. Les agriculteurs, impuissants face à la brutalité du phénomène, ont vu leurs champs recouverts d’une couche de grêlons, détruisant en quelques instants des mois de travail.
Des pertes majeures pour les agriculteurs
Les dégâts recensés concernent principalement les cultures de blé, d’orge et d’avoine, au stade de pleine croissance, ainsi que les plantations d’arbres fruitiers, notamment les oliviers, les amandiers et les figuiers. Dans certaines zones, les feuilles et jeunes pousses ont été littéralement lacérées par la violence des impacts, compromettant la récolte de la saison en cours et, pour certains arbres, la production des années à venir.
Les premières estimations évoquent des dizaines, voire des centaines d’hectares touchés, avec des pertes qui pourraient atteindre des niveaux critiques pour l’économie locale. Les agriculteurs, déjà fragilisés par les aléas climatiques des dernières années, redoutent une nouvelle saison difficile.
Un contexte climatique de plus en plus instable
Cet épisode s’inscrit dans un contexte de dérèglement climatique marqué par une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes extrêmes. Les experts rappellent que la Tunisie, et en particulier ses régions intérieures comme le Kef, sont de plus en plus exposées à des épisodes pluvieux concentrés, à des chutes de grêle soudaines et à des variations brutales de température
La succession de sécheresses, d’inondations et d’orages violents met à mal la résilience du secteur agricole, pilier de l’économie régionale. Les exploitants agricoles expriment leur inquiétude face à la récurrence de ces événements, qui menacent leur sécurité alimentaire et leur stabilité financière.
Appel à l’aide et à la solidarité
Face à l’ampleur des dégâts, les agriculteurs du Kef lancent un appel aux autorités pour une évaluation rapide des pertes et la mise en place de mesures de soutien. Beaucoup réclament une indemnisation et des aides d’urgence pour sauver ce qui peut l’être, mais aussi des solutions à long terme pour renforcer la protection des exploitations contre les risques climatiques.
Les organisations professionnelles et les collectivités locales se mobilisent également pour recenser les besoins et accompagner les agriculteurs sinistrés. Des campagnes de solidarité commencent à voir le jour pour venir en aide aux familles les plus touchées.
Vers une adaptation nécessaire de l’agriculture tunisienne
Cet épisode dramatique met une nouvelle fois en lumière la nécessité d’adapter l’agriculture tunisienne aux défis du changement climatique. Renforcement des systèmes d’alerte, diversification des cultures, développement de techniques de protection contre la grêle et soutien à l’assurance agricole figurent parmi les pistes évoquées par les spécialistes pour limiter les impacts de ces catastrophes naturelles à répétition.
Au Kef, la saison agricole 2025 restera marquée par ce coup du sort, mais aussi par la détermination des agriculteurs à rebondir et à préserver un savoir-faire ancestral, essentiel à la vie de toute une région.