Le premier trimestre 2025 a réservé une surprise de taille pour l’économie tunisienne. Selon les dernières données du ministère des Finances, le budget de l’État a enregistré un excédent de 2 milliards de dinars, soit une progression spectaculaire de 74 % par rapport à la même période de l’année précédente, où le surplus s’élevait à 1, milliard de dinars. Ce résultat, inédit depuis plusieurs années, suscite à la fois l’enthousiasme des observateurs et l’intérêt des acteurs économiques.
Des recettes fiscales en forte hausse
L’une des principales explications de cet excédent record réside dans la nette augmentation des recettes fiscales. Les impôts sur les sociétés, la TVA et les taxes sur la consommation ont connu une croissance significative, portée par la reprise progressive de l’activité économique et l’élargissement de l’assiette fiscale. Les efforts déployés pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales commencent à porter leurs fruits, permettant à l’État de mobiliser davantage de ressources.
Les recettes non fiscales, issues notamment des dividendes des entreprises publiques et des redevances, ont également contribué à renforcer la trésorerie de l’État. Cette dynamique positive s’explique en partie par l’amélioration de la gouvernance et la rationalisation de la gestion des biens publics.
Une gestion rigoureuse des dépenses publiques
Parallèlement à la hausse des recettes, la maîtrise des dépenses a joué un rôle déterminant dans la réalisation de cet excédent. Le gouvernement a poursuivi sa politique de rationalisation des dépenses courantes, en limitant notamment la progression de la masse salariale et en contrôlant plus strictement les subventions. Les investissements publics ont été recentrés sur des projets jugés prioritaires pour la relance économique, tout en veillant à ne pas compromettre la stabilité sociale.
La réduction du recours à l’endettement à court terme a également permis d’alléger la charge des intérêts, libérant ainsi des marges de manœuvre budgétaires pour d’autres secteurs stratégiques comme la santé, l’éducation ou l’infrastructure.
Un contexte économique en amélioration, mais des défis à relever
Cet excédent budgétaire intervient dans un contexte de reprise économique progressive, marqué par une stabilisation du taux de change du dinar, une inflation contenue et une légère amélioration des indicateurs de croissance. Toutefois, les autorités restent prudentes : la Tunisie doit encore faire face à des défis structurels majeurs, tels que le chômage persistant, la nécessité de diversifier l’économie et la gestion de la dette publique.
Le gouvernement entend profiter de ce répit budgétaire pour accélérer les réformes structurelles, attirer davantage d’investissements étrangers et renforcer la compétitivité des entreprises tunisiennes. L’objectif affiché est de transformer cet excédent ponctuel en une tendance durable, capable de soutenir la croissance et de réduire les vulnérabilités économiques.
Perspectives pour le reste de l’année 2025
Les perspectives pour les prochains trimestres restent encourageantes, à condition que la discipline budgétaire soit maintenue et que les réformes engagées se poursuivent. L’excédent enregistré au premier trimestre offre à l’État une marge de manœuvre inédite pour financer de nouveaux projets, améliorer les services publics et répondre aux attentes sociales.
Le ministère des Finances prévoit de poursuivre la modernisation de l’administration fiscale, d’intensifier la lutte contre l’économie informelle et de renforcer la transparence dans la gestion des fonds publics. Ces mesures devraient permettre de consolider la confiance des partenaires économiques et financiers, tant au niveau national qu’international.
Un signal fort pour la stabilité économique tunisienne
L’excédent budgétaire de 2 milliards de dinars enregistré au premier trimestre 2025 marque une étape importante pour la Tunisie. Il témoigne de la capacité du pays à redresser ses finances publiques et à poser les bases d’une croissance plus inclusive et résiliente. Si la prudence reste de mise, ce résultat envoie un signal positif aux investisseurs et aux citoyens, ouvrant la voie à une nouvelle ère de stabilité et de développement.