À l’occasion de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se tient à Nice du 9 au 13 juin 2025, la Tunisie, représentée par le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a lancé un appel pressant à la communauté internationale. Face à la multiplication des menaces qui pèsent sur la Méditerranée, le ministre a insisté sur l’urgence d’une mobilisation commune et d’une coordination renforcée pour préserver ce patrimoine naturel vital.
Une mobilisation internationale face à des défis sans précédent
La Conférence de Nice réunit des représentants du monde entier pour débattre des enjeux critiques liés à la préservation des mers et des océans. La Méditerranée, berceau de civilisations et carrefour d’échanges, est aujourd’hui confrontée à des défis majeurs : pollution plastique, surpêche, effondrement des stocks halieutiques, acidification et réchauffement des eaux. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a ouvert les travaux en appelant à intégrer la protection des océans dans les politiques climatiques et alimentaires, et à instaurer une gouvernance plus résiliente des ressources marines
Dans ce contexte, la Tunisie se positionne en acteur engagé, rappelant que la Méditerranée, espace partagé par plusieurs nations, ne pourra être sauvée que par des actions concertées et des stratégies communes.
La Tunisie, un pont entre l’Afrique et la Méditerranée
Mohamed Ali Nafti a mis en avant la position stratégique de la Tunisie, à la croisée de l’Afrique et de la Méditerranée, conférant au pays un rôle central dans la préservation des ressources marines. Il a souligné l’engagement tunisien à développer des stratégies nationales intégrées, scientifiques et participatives, pour protéger et valoriser le littoral et les écosystèmes marins. La délégation tunisienne, composée de représentants de plusieurs ministères, témoigne de cette approche transversale et coordonnée
Le ministre a également évoqué les efforts de coopération avec l’Union européenne, notamment dans le domaine des énergies renouvelables, citant le projet de liaison électrique Elmed comme exemple de partenariat innovant au service du développement durable.
Vers une Charte méditerranéenne pour la sécurité et la stabilité régionales
L’un des temps forts de l’intervention tunisienne a été la proposition d’élaborer une Charte méditerranéenne, fondée sur une vision partagée entre les pays riverains. Cette charte viserait à garantir la sécurité, la stabilité et l’intérêt commun de tous les peuples de la région. Mohamed Ali Nafti a plaidé pour la création de mécanismes de financement innovants afin de soutenir les initiatives de développement durable et d’économie bleue, tout en appelant à une implication active de la société civile et des acteurs économiques
Le ministre a également rappelé l’impact du contexte géopolitique régional, notamment la situation dramatique à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés, sur l’avenir de la Méditerranée. Il a souligné l’importance de la solidarité et de la coopération pour surmonter les crises et construire un avenir plus sûr pour tous.
Renforcement du réseau consulaire et dialogue avec la diaspora
En marge de la conférence, Mohamed Ali Nafti a rencontré des membres de la communauté tunisienne installée dans le sud de la France. Il a écouté leurs préoccupations et salué le rôle de la diaspora dans le développement national et la consolidation des liens tuniso-français. Le ministre a annoncé l’ouverture prochaine d’un consulat à Montpellier et d’un bureau consulaire à Ajaccio, illustrant la volonté de renforcer la présence diplomatique tunisienne en France et de mieux servir les ressortissants à l’étranger
Un appel à l’action pour l’avenir de la Méditerranée
La participation tunisienne à la Conférence de Nice s’inscrit dans une dynamique de diplomatie environnementale proactive. La Tunisie entend jouer un rôle moteur dans la construction d’une gouvernance méditerranéenne durable, fondée sur le dialogue, l’innovation et la solidarité. Le message est clair : la Méditerranée ne pourra être sauvée que par un sursaut collectif, une mobilisation de tous les acteurs et une volonté politique forte.
À l’heure où les écosystèmes marins sont plus que jamais menacés, l’appel de la Tunisie à Nice résonne comme un signal d’alarme et une invitation à l’action pour préserver la mer qui unit tant de peuples et façonne l’avenir de la région.