Alerte météo au Kef : des pluies torrentielles et la grêle ravagent les champs de céréales

Alerte météo au Kef : des pluies torrentielles et la grêle ravagent les champs de céréales

La région du Kef a vécu, dimanche soir, un épisode météorologique d’une rare intensité. De violentes pluies orageuses, accompagnées d’abondantes chutes de grêle, se sont abattues sur plusieurs zones du gouvernorat, provoquant d’importants dégâts dans les exploitations agricoles, en particulier dans les champs de céréales situés au sud de la région.

Des images qui témoignent de la violence des intempéries

Dès les premières heures suivant l’orage, de nombreux habitants ont partagé sur les réseaux sociaux des photos et vidéos illustrant l’ampleur des dégâts. Les images montrent des champs de blé et d’orge littéralement ravagés, les épis couchés au sol, recouverts de grêlons et de boue. Les agriculteurs, désemparés, constatent les pertes alors que la saison des récoltes approchait, avec des cultures qui affichaient jusque-là un état de croissance jugé bon à moyen

Des localités particulièrement touchées

La délégation de Tajerouine, notamment la région de Garn el Halfaouine, figure parmi les zones les plus affectées. Selon les témoignages recueillis auprès des agriculteurs, les précipitations, associées à la grêle, ont détruit en quelques minutes l’essentiel des cultures céréalières. D’autres secteurs, comme la délégation frontalière de Sakiet Sidi Youssef, ont également été frappés par les intempéries, mais les dégâts y seraient plus limités d’après les premiers retours du terrain

Des conséquences économiques majeures pour les agriculteurs

Cet épisode climatique intervient à un moment clé du cycle agricole. Les pertes enregistrées pourraient compromettre une part significative de la production céréalière du Kef, une région traditionnellement considérée comme un grenier à blé du pays. Outre la destruction des cultures, les intempéries risquent d’entraîner une dégradation des sols, une baisse de rendement et l’apparition de maladies fongiques, aggravant encore la situation des exploitants

Mobilisation des autorités et premières mesures

Face à l’ampleur des dégâts, les services du commissariat régional au développement agricole et l’Union régionale de l’agriculture s’apprêtent à effectuer des visites de terrain pour évaluer précisément l’étendue des pertes et délimiter les zones sinistrées. Cette évaluation sera cruciale pour déterminer les besoins en aide d’urgence et envisager des mesures de soutien aux agriculteurs touchés

La protection civile, déjà mobilisée dans plusieurs gouvernorats suite aux intempéries des derniers jours, rappelle aux citoyens la nécessité de rester vigilants et de signaler toute situation à risque. Les autorités locales restent en alerte, prêtes à intervenir en cas de nouvelles pluies ou d’aggravation des conditions météorologiques

Un phénomène de plus en plus fréquent ?

Si les épisodes de fortes pluies et de grêle ne sont pas inédits dans le nord-ouest tunisien, leur intensité et leur fréquence semblent s’accentuer ces dernières années, posant la question de l’adaptation du secteur agricole face aux aléas climatiques. Les inondations et orages violents, en plus de provoquer des pertes humaines et matérielles, menacent directement la sécurité alimentaire et la stabilité économique des régions rurales

Des agriculteurs en attente de solutions

Dans l’immédiat, l’inquiétude domine chez les agriculteurs du Kef. Beaucoup redoutent une forte baisse de leurs revenus, alors que les assurances agricoles restent peu développées et que les dispositifs d’indemnisation sont souvent jugés insuffisants. Les syndicats agricoles appellent à une intervention rapide des pouvoirs publics et à la mise en place de mécanismes de soutien adaptés à la gravité de la situation.

La saison agricole, déjà fragilisée par la sécheresse et les fluctuations climatiques, subit ainsi un nouveau coup dur. Les prochains jours seront décisifs pour mesurer l’ampleur réelle des pertes et organiser la riposte face à cette catastrophe naturelle qui frappe une fois de plus le cœur agricole du pays.

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