« Crise d’arbitrage à Sousse : l’Étoile Sportive du Sahel entre révolte et bras de fer institutionnel »

« Crise d’arbitrage à Sousse : l’Étoile Sportive du Sahel entre révolte et bras de fer institutionnel »

L’Étoile Sportive du Sahel (ESS) a officiellement déposé une réclamation contre la désignation de l’arbitre Mehrez Melki pour diriger son prochain choc face aux Étoiles Sportives des Gafsa, dénonçant un « manque de neutralité » et exigeant le recours à la VAR, absente lors de cette rencontre. Une décision qui relance le débat sur la crédibilité de l’arbitrage tunisien, déjà au cœur de vives polémiques cette saison.

La genèse du conflit
La commission des arbitres de la Ligue nationale de football professionnel (LNFP) a attribué la responsabilité du match à Mehrez Melki, un choix vivement contesté par la direction du club sousois. Dans un communiqué ferme, l’ESS met en cause « l’impartialité historique » de l’arbitre, pointant des décisions litigieuses lors de précédentes confrontations.

« Nous refusons de jouer notre avenir sous le sifflet de personnes dont la partialité a été maintes fois démontrée », a déclaré un membre du comité directeur du club, sous couvert d’anonymat. Cette protestation intervient dans un contexte tendu, où plusieurs clubs tunisiens réclament désormais systématiquement des arbitres étrangers pour les matchs à enjeu.

Un système arbitral sous tension
Les dernières semaines ont été marquées par une série d’incidents :

  • Sanctions record contre des entraîneurs (6 matchs de suspension pour Lassaâd Dridi du CSS)

  • Démissions de dirigeants (Club de Bizerte en janvier 2025)

  • Interdictions fifa de recrutement pour neuf clubs tunisiens

  • Matchs interrompus par des jets de projectiles (Stade Tunisien vs ESS en février 2024)

L’absence de VAR pour ce match crucial apparaît comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Comment accepter un tel recul technologique alors que nos voisins algériens et marocains l’utilisent même en phase de poule ? », s’indigne un supporter historique de l’ESS.

Le contentieux Melki
L’arbitre visé par la plainte se trouve au cœur d’une tempête médiatique. Ses détracteurs lui reprochent :

  1. Une gestion hasardeuse du temps additionnel (scandale du +6 minutes à Bizerte)

  2. Des penalties fantômes signalés par des observateurs indépendants

  3. Un favoritisme supposé envers certains clubs hôtes

Ses supporters défendent un professionnalisme à toute épreuve, rappelant ses 15 ans d’expérience et sa formation auprès des instances continentales.

La stratégie de l’ESS
Face à ce blocage, le club mise sur une offensive multicanale :

  • Plaidoyer auprès de la Fédération tunisienne de football (FTF)

  • Mobilisation des médias et influenceurs sportifs

  • Recours juridique auprès de la LNFP pour report du match

  • Soutien affiché des ultras via des banderoles géantes au stade

« Nous ne céderons pas à l’arbitraire », martèle le président du club, promettant des « révélations explosives » si la demande n’est pas satisfaite.

Un précédent dangereux
Cette crise intervient alors que le CSS a récemment obtenu gain de cause contre la désignation d’un arbitre local, créant un précédent juridique. Les observateurs redoutent un effet domino : « Si chaque club conteste les arbitres, le championnat deviendra ingérable », prévient un ancien membre de la commission d’arbitrage.

La question de la VAR
L’ESS exige son introduction immédiate, arguant que :

  • 70 % des erreurs concernent des situations de surface

  • L’Algérie voisine l’utilise depuis 2022 en championnat

  • Les enjeux financiers (qualifications continentales) justifient l’investissement

Pourtant, la FTF maintient sa position : « La VAR reste un objectif à moyen terme, nécessitant des infrastructures que nous n’avons pas encore », explique un porte-parole.

Les réactions en chaîne
Cette affaire a des ramifications nationales :

  • Les avocats spécialisés en droit sportif voient affluer les demandes

  • Les bookmakers suspendent les paris sur le match concerné

  • La presse égyptienne relaie le scandale, parlant de « crise systémique »

Même le monde politique s’en mêle : un député a annoncé une interpellation ministérielle sur « la gouvernance calamiteuse du football tunisien ».

Le match fantôme
Alors que la date du match approche, plusieurs scénarios se dessinent :

  1. Report pur et simple en attendant une solution

  2. Forfait technique de l’ESS, avec sanctions à la clé

  3. Désignation express d’un arbitre étranger (solution privilégiée par les ultras)

Les négociations secrètes battent leur plein, certains évoquant un compromis avec la désignation d’un trio arbitral mixte (tunisien + assistant étranger).

L’ombre des paris truqués
Cette crise ravive le spectre des matchs arrangés, comme le scandale de 2023 impliquant un arbitre et des parieurs internationaux. « Quand la confiance s’effrite, toutes les théories conspirationnistes deviennent crédibles », analyse un sociologue du sport.

L’avenir incertain
Alors que la saison entre dans son dénouement, cette affaire pourrait marquer un tournant :

  • Vers une réforme profonde de l’arbitrage tunisien

  • Ou vers un effondrement définitif de la crédibilité du championnat

Une chose est sûre : le feuilleton Melki-ESS risque de laisser des traces durables dans le paysage footballistique tunisien, quel qu’en soit l’épilogue.

Les enjeux cachés
Derrière cette bataille d’ego se cachent des questions cruciales :

  • La souveraineté sportive face aux pressions des clubs

  • L’indépendance réelle des instances dirigeantes

  • La survie économique d’un championnat en perte de vitesse

Alors que les projecteurs se braquent sur Sousse, c’est tout le modèle du football tunisien qui se joue dans cette affaire d’arbitrage.

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