Football tunisien : un nouveau club frappé par l’interdiction de recrutement de la FIFA

Football tunisien : un nouveau club frappé par l’interdiction de recrutement de la FIFA

La FIFA a durci sa position face aux clubs tunisiens en difficulté financière. L’US Ben Guerdane vient de rejoindre la liste des équipes interdites de recrutement par l’instance internationale, portant à onze le nombre de formations sanctionnées. Cette décision intervient dans un contexte tendu où les litiges non résolus s’accumulent, mettant en péril l’équilibre du championnat local.

La liste des clubs sanctionnés s’allonge
L’EGS Gafsa et le CS Chebba arrivent en tête avec trois litiges chacun, suivis du Stade Tunisien, de l’ES Matlaoui, du Club Athlétique Bizertin, du Club Africain, de l’US Tataouine, de l’AS Soliman, de l’US Monastirienne, de l’Étoile du Sahel et désormais de l’US Ben Guerdane, avec un contentieux par club. Ces équipes ne pourront ni enregistrer de nouveaux joueurs ni renforcer leurs effectifs tant que les dettes ne seront pas apurées.

Un mécanisme de sanctions implacable
Le règlement de la FIFA est sans appel : tout club ayant un différend non réglé avec un joueur, un agent ou un autre club se voit automatiquement privé de recrutement. Cette mesure vise à protéger les droits des créanciers, mais elle plonge les formations tunisiennes dans une spirale infernale. Privées de renforts sportifs, elles risquent de voir leurs performances chuter, ce qui pourrait aggraver leurs difficultés financières.

Des conséquences en cascade
La Fédération tunisienne de football (FTF) tire la sonnette d’alarme. Les sanctions de la FIFA ne se limitent pas aux interdictions de recrutement : elles incluent également une réduction des subventions destinées au développement des infrastructures. Ces fonds, cruciaux pour la modernisation des stades et la formation des jeunes, risquent de se tarir, affectant l’ensemble du football national.

Le cas emblématique de l’Étoile du Sahel
L’Étoile du Sahel, l’un des clubs les plus titrés du pays, a récemment rejoint la liste noire à cause d’un litige concernant le joueur algérien Zineddine Boutmene. Cette situation illustre la vulnérabilité des grands clubs tunisiens, pourtant habitués à briller sur la scène continentale.

L’urgence d’une solution collective
La FTF multiplie les appels pressants aux clubs concernés. « Régularisez vos dettes avant que le système ne s’effondre », semblent dire les responsables fédéraux. Les dettes en question concernent souvent des salaires impayés, des primes non versées ou des transferts litigieux.

Une course contre la montre
Chaque jour sans règlement aggrave le risque de sanctions supplémentaires. La FIFA pourrait gelter les droits médiatiques ou même exclure les clubs des compétitions internationales. Pour des formations comme le Club Africain ou l’Étoile du Sahel, dont l’identité sportive dépend des rencontres continentales, ce serait un coup fatal.

Le football tunisien à la croisée des chemins
Cette crise met en lumière les failles structurelles du football national. La gestion financière approximative des clubs, couplée à un manque de professionnalisme, crée un terreau propice aux contentieux. Les petits clubs comme l’US Tataouine ou l’AS Soliman, déjà fragilisés par des budgets serrés, pourraient ne pas survivre à une longue période sans recrutement.

Quelles pistes pour sortir de l’impasse ?
Les spécialistes évoquent plusieurs solutions :

  • Un plan d’apurement des dettes supervisé par la FTF

  • L’intervention d’investisseurs privés pour recapitaliser les clubs

  • Une réforme en profondeur du modèle économique du football tunisien

En attendant, les supporters retiennent leur souffle. La saison prochaine s’annonce compliquée pour les clubs sanctionnés, obligés de composer avec leurs effectifs actuels. Dans un championnat où la concurrence est féroce, cette situation pourrait redistribuer les cartes et bouleverser le paysage footballistique tunisien.

L’heure des choix
Les prochaines semaines seront décisives. Soit les clubs parviendront à négocier des arrangements à l’amiable avec leurs créanciers, soit la Tunisie risque de voir son football marginalisé sur la scène internationale. Une chose est sûre : le statu quo n’est plus une option.

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