Barrages tunisiens : le niveau d’alerte persiste avec un taux de remplissage à 36,5 % au 16 avril 2025

Barrages tunisiens : le niveau d’alerte persiste avec un taux de remplissage à 36,5 % au 16 avril 2025

La situation hydrique en Tunisie reste préoccupante à l’approche de l’été. Selon les dernières données communiquées par l’Observatoire national de l’agriculture, le taux de remplissage global des barrages tunisiens s’établit à seulement 36,5 % au 16 avril 202. Ce chiffre, bien qu’en légère progression par rapport à l’année précédente, demeure en deçà des moyennes saisonnières et alimente les inquiétudes quant à la gestion des ressources en eau pour les prochains mois

Des réserves en légère hausse, mais toujours insuffisantes

Les réserves totales d’eau stockées dans les barrages atteignent 865,3 millions de mètres cubes, soit une hausse de 4 % par rapport à la même période en 202. Toutefois, ce volume reste inférieur à la moyenne des trois dernières années, qui s’élève à 889,5 millions de mètres cubes. Cette progression modérée ne suffit pas à compenser la baisse significative des apports hydriques enregistrée depuis le début de la saison

Forte disparité entre les régions

La répartition des ressources en eau révèle d’importantes disparités régionales. Les barrages du nord concentrent la grande majorité du stock, avec un taux de remplissage de 90,4 % et un volume de 782,4 millions de mètres cubes. À l’inverse, la situation est critique dans les régions du centre, où les barrages n’atteignent que 7,3 % de leur capacité (62,8 millions de mètres cubes), et dans le Cap-Bon, où ce taux chute à 2,3 % (20,1 millions de mètres cubes)

Le barrage de Sidi Salem, le plus important du pays, affiche un taux particulièrement bas de 21,7 %, tandis que celui de Sidi El Barrak atteint un niveau nettement plus élevé avec 71,3 %. Cette hétérogénéité pose des défis majeurs pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation, notamment dans les zones agricoles du centre et du sud

Des apports en nette diminution

Entre le 1er septembre 2024 et le 16 avril 2025, les apports totaux en eau vers les barrages ont été estimés à 737,8 millions de mètres cubes. Ce chiffre, bien qu’en hausse de 21,5 % par rapport à l’année précédente, reste en recul de 53,2 % par rapport à la moyenne des années précédentes pour la même période, qui s’établit à 1 576,5 millions de mètres cubes La journée du 16 avril illustre cette tendance, avec 89,7 % des apports concentrés dans les barrages du nord, contre seulement 7,3 % dans le centre et 3 % dans le Cap-Bon.

Perspectives et enjeux pour l’été 2025

L’arrivée imminente de la saison estivale, synonyme d’une demande accrue en eau, accentue la pression sur les réserves déjà limitées. Les autorités appellent à la vigilance et à la rationalisation de la consommation, tout en poursuivant les efforts pour améliorer la collecte et la gestion des ressources hydriques. Un nouvel épisode pluvieux est attendu prochainement, susceptible d’apporter un léger répit, mais la situation demeure fragile, en particulier dans les régions les plus touchées par la sécheresse

La Tunisie fait ainsi face à un défi majeur : garantir l’accès à l’eau pour l’ensemble de la population et pour les besoins agricoles, tout en préservant ses ressources face à la variabilité climatique et à la pression démographique croissante. La gestion durable de l’eau s’impose plus que jamais comme une priorité nationale.

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